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Architecture

Si les siècles et leurs soleils n’avaient pas fondu ses deux parties du bâtiment, l’on pourrait dire qu’Ormesson est fait de deux maisons qui se tournent le dos mais les toits se marient avec tant de grâce que cette brouille ne se remarque pas

Wladimir d’Ormesson

La construction d’Ormesson date du XVIe siècle. La demeure, polychrome en briques et pierres, est alors représentative des demeures sous Henri IV et Louis XIII : on retrouve des exemples similaires  au château Neuf de Saint-Germain-en-Laye ou Place des Vosges (ancienne Place Royale) à Paris. 
Ormesson est célèbre pour ses trompes (voûtes en saillie) qui soutiennent les pavillons d’angle. C’est un château « quasi flottant ». On attribue sa construction à Baptiste Androuet du Cerceau.

Le château va prendre sa physionomie actuelle à partir de 1758 et de l’érection au marquisat de la terre d’Amboile sous Louis XV.
Un deuxième corps de bâtiment est accolé, côté sud, au premier château, bâtiment réalisé par Antoine-Matthieu le Carpentier, architecte rouennais connu pour avoir construit le château de La Ferté Vidame pour le banquier et fermier général Laborde.
Marie-François d’Ormesson désire agrandir son château et le mettre au goût du jour, en pur style classique. Construite en pierre blanche, il est surmonté d’un fronton dans lequel étaient sculptées  les armes de la famille, aujourd’hui disparues.  

Il érase également les tours de la partie XVIe, jusque là pointues, pour les uniformiser avec la nouvelle façade et les toitures. Ce sont des toits “à la Mansart”.  

Diderot qui séjourne au château de Grandval, à Sucy-en-Brie, écrit le 20 octobre 1759 à une amie “Nous avons été voir la folie d’un homme à qui il en coûte 100 000 écus pour augmenter son château de 12 pieds et nous avons ri. Ce château, avec les eaux qui l’entourent et les côteaux qui le dominent, a l’air d’un flacon dans un seau de glace » 

A sa seconde visite, en 1767, Diderot écrit “ Nous avons aujourd’hui visité les maisons et jardins de M. d’Ormesson. Il a dépensé des sommes immenses pour se faire la plus triste et maussade des demeures ». Imaginez un château gothique, enfoncé dans les fossés et masqué de tous côtés par des hauteurs, des terrasses sans vue, des allées sans ombres ; partout l’image du chaos[…] 
Il y a en face du château une petite montagne, une plaine et des eaux tant qu’on en veut. […] Mon conseil ruineux serait de ramasser ces eaux, de les amener en haut de la montagne et d’en former une cascade, comme vous en avez vu à Brunoy. »

Le château n’a été l’objet d’aucune modification majeure depuis.
Une restauration a cependant été menée par Wladimir d’Ormesson dans les années 1920.